La Fondation Carmignac a invité Michel Redolfi à se joindre au collectif d'artistes réunis dans le cadre du projet « Le Musée valise : La Mer imaginaire ». Une présentation expérimentale dédiée aux soins prodigués au GHU Paris psychiatrie & neurosciences.
Prise de son sous-marine au large de l'île polynésienne de Moorea. (4'40")
Le public est invité à fermer les yeux et à écouter l'oeuvre sonore de Michel Redolfi. Artiste pionnier des oeuvres audio sous-marines et des concerts subaquatiques, l'artiste Michel Redolfi a conçu cette pièce à partir d'une prise de son au large de l'île de Moorea, en 2022.
Née d'une éruption volcanique, cette île est ceinturée par une barrière de corail qui dessine un agréable lagon. Au-delà de cette barrière, c'est le vide, le grand bleu : on tombe à pic le long d'une falaise sous-marine de 3 km de profondeur. En face, le relief se replie et remonte pour former avec la falaise un monumental canyon sous l'eau.
Les baleines qui sont enregistrées par Michel Redolfi utilisent l'écho de ces canyons pour communiquer entre elles (peut-être pour jouer ?) sur des distances de plusieurs kilomètres. Certains passages font penser à des dialogues dont nous percevrons peut-être un jour les subtilités et auxquels nous pourrons peut-être participer.
Convaincus que l’art et le soin peuvent s’allier et bénéficier au plus grand nombre, le GHU Paris et la Fondation Carmignac présentent « Le Musée valise : La Mer imaginaire », un musée ambulant et miniature imaginé comme un cabinet de curiosité contemporain à destination des hospitaliers et du public.
#artcontemporain #santémentale
« Comment faire rentrer toute l’expérience sensorielle et esthétique d’une exposition, grandeur nature à Porquerolles, dans un musée-valise sur roulettes ? »
Charles Carmignac, Directeur général de la Fondation Carmignac
La Fondation Carmignac, en partenariat avec le GHU Paris psychiatrie & neurosciences, présente « Le Musée-valise : La Mer imaginaire », un musée ambulant et miniature imaginé comme un cabinet de curiosités contemporain.
Le musée-valise est la version itinérante de l’exposition « La Mer imaginaire » présentée en 2021 à la Villa Carmignac sur l’île de Porquerolles sous le commissariat de Chris Sharp.
Rencontre entre l’art contemporain, le design et les métiers d’art, le musée-valise combine la puissance d’évocation du théâtre et du cabinet de curiosités. Cette "boîte bleue", par ses jeux surprenants de dévoilement, de tiroirs, de double-fonds et de lumières cachées, offre un parcours à la rencontre des œuvres et des émotions qu’elles suscitent.
Le musée-valise s’adresse aux patients, aux proches et aux professionnels du GHU, et sera l’opportunité de créer des liens ténus et sensibles entre tous les acteurs des services de soin.
Expérimenté pour au moins un an au sein du GHU Paris, le musée-valise a ensuite pour vocation de poursuivre son itinérance dans d’autres hôpitaux, écoles et prisons ainsi que dans des festivals et salons consacrés à l’art contemporain Design et aux métiers d’art.
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Le musée-valise a été dessiné et conçu par l’artiste et architecte Stephan Zimmerli sur une idée originale de Charles Carmignac, avec l’accompagnement scientifique du Dr Mathias Gorog et du Dr Laurène Egger.
Commissaire de l’exposition d’origine « La Mer imaginaire » : Chris Sharp
Coordination générale : Amélie Blanchy
Artistes :
Miquel Barceló
Bianca Bondi
Julien Discrit
David Horvitz
Paul Klee
Yves Klein / Yves Klein Archives
Jochen Lempert
Dora Maar
Jean Painlevé
Michel Redolfi
Michael E. Smith
Shimabuku
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Cartel de l'installation.
EN RÉSUMÉ
Dans cette nouvelle version de mon installation pérenne à la villa Carmignac, j’invite à nouveau à expérimenter une composition tactile émise depuis la dalle flottante et vibrante intégrée dans la continuité même du sol de la galerie du niveau 1.
Dans la première présentation de 2018, intitulée « Speed of Silence », des séquences d’ondes subsoniques se déploient dans le corps d’un entendeur qui se pose sur la dalle. Grâce à l’effet de conduction solidienne, le son transmis à vitesse fulgurante (1500m/s) à l’intérieur du corps fait résonner d’amples ondoyances physiques strictement inaudibles à l’entour.
Dans la version de 2023, baptisée « Beyond », la résonance corporelle est toujours l’axe de l’expérience et l’entendeur de l’installation est encore modelé de l’intérieur par le son. Mais cette fois-ci, son oreille sera également sollicitée par de faibles rumeurs de sons insulaires émis sous la dalle et se diffusant dans l’air à 330m/s - vitesse du son aérien.
Le dualisme de vitesse ondulatoire entre le tellurique et l’acoustique, crée une perception inouïe, une invitation au voyage dans des mondes sonores chimériques s’agitant discrètement derrière la dalle flottante - devenue une sorte de miroir d’Alice... Beyond the Looking Glass.
Deux expérimentations de prises de son forment la palette du domaine audible de l’installation : l’enregistrement de la respiration intérieure du volcan de la Grande Soufrière sur l’île de la Guadeloupe et la captation de chants abyssaux de baleines à flanc de l’île volcanique de Moorea (Polynésie). S’y ajoutent des sons naturels énigmatiques produits par la houle et captés dans les creux de rochers de l’île de Porquerolles même.
CAPSULES
Dans « Beyond », lorsque nous foulons la dalle de l’installation, nous sommes parcourus par les ondes subsoniques et c’est notre corps osseux et charnel qui résonne en sympathie. C’est une écoute substantielle, instinctive remontant par les pieds. En même temps, les oreilles sont discrètement sollicitées par voie aérienne avec un son léger, diaphane, semblant émaner du paysage lointain qui fait face à l’installation. C’est une écoute rêveuse. Les deux perceptions se relaient et se complètent.
L’infrastructure de cette installation pérenne a été conçue par Michel Redolfi en association avec les architectes de la villa : Ont pu être ainsi intégrés des transducteurs électroacoustiques puissants sous une des dalles du sol de la galerie, lors de sa construction en 2018. Une ingénierie de précision a été nécessaire pour totalement isoler cette dalle flottante et vibrante du reste du sol, le défi étant de ne donner aucun indice audible ou tactile, en dehors du périmètre de l’espace de l’œuvre, soit 97 cm x 60 cm.
C’est une expérience unique faite pour la Villa Carmignac que l’on visite pieds nus : Si « Beyond » est en premier lieu une installation sonore tactile et acoustique, elle est également visuelle et contemplative grâce à la perspective sur les paysages naturels de l’île, qui se révèlent juste devant l’installation. Il s’agit ainsi de proposer une triangulation du regard, de l’écoute et de la sensation. C’est sans doute ce mouvement des sens qui crée l’émoi intérieur lorsqu’on foule une île.
Michel Redolfi (Fondation Carmignac, 2018). Cliquer sur les images pour les agrandir.
BEYOND - waves. (cliquer sur les images pour les agrandir)
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